La cressonnière de Horion-Hozémont


La culture de cresson, Thier de la Hayîre, 11

GRACE-HOLLOGNE

 

Cet article est extrait du journal communal de Grâce-Hollogne de 2005. Il est complété par Jean GLAUDE.

 

Le cresson, légume oublié !

Apprécié dès l'Antiquité pour ses vertus médicinales, le cresson, de la famille des crucifères, est une plante semi aquatique comestible au goût un peu « amercresson » de fontaine.

C'est le terme utilisé pour désigner le cresson qui pousse dans les cressonnières (bassin d'eau courante où on cultive le cresson). Il existe différents types de cresson : le cresson de jardin, le cresson de terre ou encore le cresson des prés, mais c'est le cresson de fontaine que nous consommons habituellement.

Le cresson est un des légumes verts les plus riches en minéraux, en anti-oxydant et en vitamines. Connu jadis sous le nom de « santé du corps », les Romains en mangeaient en grande quantité, notamment parce qu'ils croyaient que cette plante pouvait prévenir la calvitie et stimuler l'activité de l'esprit. Quant aux Grecs, ils affirmaient que le cresson pouvait redonner la raison aux esprits dérangés et atténuer les effets de l'ivresse, d'où son emploi lors de «soirées arrosées ».

 

La Cressonnière de Horion-Hozémont.

Pendant la guerre de 1914-18, deux frères, Edouard et Frans Vandevenne, âgés de 17 et 18 ans, passent de la Belgique aux Pays-Bas pour finalement atterrir en Angleterre.
Enrôlés dans une ferme, ils y apprennent le travail dans une cressonnière de fontaine et y prennent goût. Revenu en Belgique, Edouard crée sa cressonnière dans le Brabant flamand. Plus tard, son fils Auguste Vandevenne, après son mariage en 1947, veut faire de même ; il cherche un terrain assez grand, ainsi qu’une eau de source où la source maintient les 12 degrés nécessaires tout au long de l’année. Après quelques temps de prospection, il s'installe avec sa femme à Horion-Hozémont pour y fonder sa propre cressonnière. Une cressonnière de fontaine se cultive uniquement en eau courante provenant d’une source à débit lent mais régulier.

Auguste nous raconte les aménagements :

  • Aménager le terrain (1 hectare), fut notre premier gros travail. Avec l'aide de mon frère et de mon père, il a fallu travailler le sol, abattre des arbres, enlever des buissons, creuser des fossés pour obtenir une irrigation, réguler le niveau de l'eau par la mise en place de petits barrages afin de pouvoir semer le cresson et tout cela avec les moyens de l'époque.
  • En effet, la culture du cresson nécessite une eau pure et non polluée. Pour cela, la cressonnière est alimentée par 2 sources et aucun engrais, ni produits chimiques, ne sont utilisés dans la culture de ce légume.

Vers 1970, La cressonnière change d'exploitant. Monsieur Barée, responsable de la société LAUW, située à Heers près de Tongres, prend en charge la responsabilité de la cressonnière de Horion-Hozémont. C'est une société familiale composée de trois personnes et d'un ouvrier.

Monsieur Barée est l'exploitant de trois cressonnières. Les deux premières près de Tongres, cultivées toute l'année, et celle de Horion des-

tinée à la période de fin d'année.

Monsieur Barée nous explique :

Nous commençons à partir de la fin août par le nettoyage, le débroussaillage du terrain et l'ensemencement, le repiquage se fait vers septembre et enfin, la récolte vers la fin du mois de novembre.

Leurs principaux clients sont les marchés et notamment celui de Droixhe.

Le cresson est disposé en bottes et vendu à 65 cents pièce. Depuis quelques années, Monsieur Barée a su diversifier son activité et ses

modes de commercialisation tout en sensibilisant le public et les distributeurs sur la culture et les bienfaits du cresson.

 

La source alimentant la cressonnière

Pour voir la source, prenez à gauche la rue de la Source. Au pied de la montée, à hauteur du n°2 sur votre gauche, se trouve la source. Des
petits escaliers vous y conduiront. Un « mouvement pour la promotion de la nature et le retour aux sources » est née en 1972. Le but de ce mouvement d’une quarantaine de personnes était d’entreprendre quelque chose de généreux. Dans la région, il y avait plusieurs nappes phréatiques ainsi que le ruisseau du Ferdou qui venait de la source de Fontaine. Les membres du mouvement, à l’aide de moyens sommaires (des barres à béton et des mèches), se sont mis à forer un peu partout et ont découvert la source de ladite rue autrefois dénomée du Bec ou du Bas-Bec. Détail intéressant, la source a un débit de 250.000 litres par jour.